Témoignages d’accompagnement « Accessibilité »

Témoignages

UNE RECONVERSION INATTENDUE

Témoignage M. KUKOLEWSKY

J’ai travaillé sur le terrain en tant que technicien de maintenance dans le génie climatique (climatisation). Mais après un mauvais mouvement, j’ai dû passer une visite médicale avec le médecin du travail. J’ai été en arrêt de travail pendant presque 2 ans. Ensuite, j’ai passé des examens, radios… afin de trouver la cause de cette maladie qui paralysait mon corps.

Finalement, j’ai découvert que mes vertèbres se soudent entre elles. J’ai appris à vivre en ayant mal tout le temps. J’ai su que je n’allais pas pouvoir reprendre mon ancien travail et que je devais essayer de trouver autre chose dans mon domaine de compétences. C’était pour moi hors de question de ne rien faire. Psychologiquement ce n’était pas facile mais il y a beaucoup de choses que je peux encore faire.

L’acceptation m’a permis d’aller de l’avant. Le soutien de ma famille, le fait d’avoir de nouveaux projets et l’activité physique comme le sport et le renforcement musculaire m’ont permis d’avancer. C’a été très difficile mais maintenant j’accepte mon handicap et parfois je le prends même avec humour.

Un jour, une assistante sociale m’a parlé de Cap Emploi et j’ai ensuite été orienté par Pôle Emploi.

L’accueil a été formidable. Ayant fait un bilan de compétences avant de contacter Cap emploi, j’avais une idée précise de mon projet professionnel. La chargée de mission qui m’accompagnait m’a donc aidé à trouver quelques pistes pour une formation en alternance. Ensuite, elle m’a accompagné pour l’aménagement de mon poste. Elle m’a également aidé à comprendre le handicap et à connaître les différents dispositifs.

Actuellement, je réalise un BTS Économie de la construction. Pendant la formation, mon poste a pu être aménagé au sein de l’entreprise dans laquelle je suis en alternance. Grâce à Cap emploi, j’ai aujourd’hui un siège de bureau ergonomique, un repose-pieds et un portedocuments coulissant pour travailler plus facilement. Tous ces équipements me rendent bien service ! Après ce suivi, j’ai été recontacté pour voir si tout ça se passait bien dans mon emploi.

En une période d’un an, j’ai pu obtenir ma RQTH, trouver une formation en alternance et bénéficier d’un aménagement de poste. Pour l’avenir, j’ai le projet de suivre une autre formation au sein de l’entreprise dans laquelle je suis en alternance en ce moment.

Je suis très content d’avoir été accompagné par Cap Emploi. Je fais maintenant très attention à moi car je paie les conséquences de tout mauvais geste. Il faut aller de l’avant et ça me fait très plaisir de donner un petit espoir aux autres avec mon expérience !

UNE ORIENTATION VERS UNE PASSION

Témoignage Mme. DEFAUX

Mon handicap se situe au niveau du bras gauche avec une perte de sensibilité et de force. Je suis en situation de handicap depuis 2016. Lors d’une chute, je me suis luxé et fracturé l’épaule, ce qui a entrainé une paralysie complète du bras durant plusieurs mois. J’ai très mal vécu cette longue période pleine de doutes et de stress avec assistance d’une tierce personne (famille) pour tous les gestes du quotidien.

En milieu d’année 2017, je suis entrée en centre de rééducation à Nancy (Dijon ne pouvant pas soigné ma pathologie) durant 20 mois avec des soins de kinésithérapie, balnéothérapie, psychothérapie, port d’orthèses et électromyogrammes.

En 2018, on m’a greffé des tendons à la main afin de me redonner un minimum de mobilité. J’ai été licenciée de mon précédent emploi pour inaptitude car j’avais un poste physique et manuel et c’est à ce moment que j’ai été dirigée vers Cap Emploi. Lors de ma prise en charge à Cap emploi, on m’a conseillé d’effectuer une formation de quelques semaines que j’ai faite à l’IRFA afin de me réorienter professionnellement.

Durant cette formation j’ai effectué un stage en entreprise à l’accueil avec des travaux bureautiques de base auprès d’une très belle personne qui s’est beaucoup investie dans mon accompagnement.

En 2019 suite à cela, mon souhait était de faire de la comptabilité, ayant une passion pour les chiffes, c’est donc tout naturellement après avoir passé des tests que j’ai été retenue pour entrer en formation de 6 mois au GRETA afin d’obtenir un diplôme ASCA de niveau V que j’ai validé.

En 2021, ma dernière référente Cap emploi m’a positionnée sur un poste d’agent administratif secteur exploitation, auprès d’une entreprise pour un emploi en réinsertion professionnelle dont je pouvais bénéficier étant demandeur d’emploi de longue durée.

Je veux d’ailleurs encore remercier chaleureusement ma référente Cap Emploi pour cette opportunité. Je suis sur un poste qui me correspond totalement, sur lequel je me sens bien, qui me redonne confiance.

Je veux dire aux lecteurs de ne pas se décourager et de croire en eux, il y a forcément un poste quelque part qui vous correspond, laissez-vous du temps, le moment viendra...

Je souhaite également dire aux employeurs de laisser une chance aux personnes en situation de handicap de faire leurs preuves, nous sommes tout aussi capables de nous intégrer et de fournir un travail de qualité que n’importe quelle personne lambda !

UNE VIE D'ADAPTATION

Témoignage M. Debeaupuits

Je suis une personne en situation de handicap depuis ma naissance car j’ai une affection qui s’appelle l’albinisme oculo-cutané. C’est un manque de pigmentation de la peau qui affecte aussi la vue. Je suis donc malvoyant depuis tout petit.

Ce trouble m’a permis de développer certaines aptitudes en grandissant afin de m’adapter à la vie quotidienne. Je ne peux pas dire ce que signifie voir « normalement » puisque j’ai grandi en étant malvoyant.

J’encourage tout(e)s celles et ceux qui sont en situation de handicap à apprendre à bien se connaître pour pouvoir faire avec sa situation. Il y a toujours des difficultés mais il faut aller de l’avant et essayer de découvrir des astuces, des aménagements... Il faut s’informer et expérimenter pour pouvoir réussir.

Actuellement, je travaille en tant que mécanicien. Vous devez vous dire : être mécanicien quand on est malvoyant ça ne doit pas être évident. On a toujours peur de l’inconnu : vais-je être embêté ? Aurai-je des difficultés ? Mes collègues comprendront-ils mon handicap ? Mais il faut laisser cette peur pour réussir à être autonome, trouver des solutions, prendre des initiatives et être le plus compétent possible pour montrer de quoi vous êtes capable.

Dans mon cas, j’ai réussi à trouver des aménagements en cherchant des solutions pour compenser mon handicap. Par exemple, j’utilise une tablette personnelle pour accéder à des informations ou des supports numériques pour ne pas rester bloqué et apprendre le savoir-faire de mon métier. Néanmoins, dans ce métier de mécanicien, même si nous avons des aménagements, les situations sont diverses et parfois nous ne pouvons pas les prévoir. Il faut essayer de trouver la bonne solution.

J’utilise une loupe mais qui n’est pas commercialisée. J’avais justement connaissance des différents supports mais je ne pouvais pas m’en servir en mécanique car les travaux sont irréguliers, parfois nous sommes obligés d’aller sous la voiture ou de s’incliner pour souder une pièce. Nous avons donc pu fabriquer une loupe avec un bras articulé et des matériaux plus résistants qui puissent être mobiles à 360° avec une prise de courant pour l’éclairage. Parfois la solution est toute simple, il suffit d’essayer !

Je m’adresse aussi aux employeurs, une personne en situation de handicap veut travailler et avoir une vie la plus « normale » possible. Donnez une chance ! Handi ne veut peut être pas dire travail en quantité mais sûrement en qualité !


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